Voilier : Rêve d’Antilles
Résidence : Quessoy - Bretagne
Expérience : Je n'ai jamais navigué dans l'hémisphère Sud, ni dans le Pacifique, ni dans l'Indien.Pour le reste, dans l'Atlantique Nord, au large et en côtier, j'ai sillonné. Et souvent resillonné. En solitaire ou en équipage. En convoyage et en course à une époque. En croisière depuis une vingtaine d'années. Environ 60 000 milles, dont environ ¼ en solitaire.
Passion pour la voile : Je suis né et j'ai grandi à Brest. Jeune enfant, j'allais à l'école de voile, en parallèle des navigations avec mon père sur le voilier familial. La mer occupait une grande place un peu partout : dans mon emploi du temps et dans mes rêves.
Et le solitaire ? : Franchement, j'aime aussi beaucoup naviguer avec les copains. Et ça rigole sec. Mais le solitaire, c’est un autre univers, c’est le rendez-vous avec soi-même, sans faux-fuyant, le rendez-vous avec ses propres capacités et ses forces, mais aussi avec ses peurs et ses doutes. Il ne faut pas faire le malin. C’est ça que j’aime dans le solitaire en mer.
Motivations pour la Longue Route 2024 : La famille et le travail me permettent aujourd’hui beaucoup plus de liberté qu’il y a quelques années. J’avais donc programmé dans mon petit coin un départ incognito durant l’été 2024.A la fin novembre 2022, j’ai appris qu’une Longue Route 2024 était lancée. Je trouve que c’est une vraie chance de pouvoir échanger, se conseiller, s’entraider, en s’appuyant sur la grande expérience des participants à la Longue Route 2018. La convivialité et l’authenticité, ce sont aussi deux choses importantes qui, je pense, animent l’équipe.
Quelle préparation avant la Longue Route 2024 : Je compte m'y consacrer à temps plein à partir de mai 2023 en me concentrant sur le nécessaire, le vrai nécessaire. J'ai un peu d'expérience des chantiers qui absorbent trop d'énergie physique et mentale. Avec les années, je crois que j'ai appris à faire un peu le tri dans ce domaine.
Selon vous, quel sera le plus grand défi ? : Il faut que le bateau et le marin tiennent.Dans le cas présent, très longtemps, et en se préparant aux conditions les plus dures.Le bateau doit être simple, avec une priorité absolue à la sécurité, à la solidité, à la fiabilité.Le marin doit tenir physiquement et mentalement. Je crois qu’il faut que tout tienne. Et au minimum que rien ne s’effondre irrémédiablement.Là encore, les années qui ont passé peuvent être des alliées : ce qu'on perd physiquement, on le gagne parfois mentalement. La nature n'est pas si mal faite, espérons-le du moins.
Avez-vous l'intention de lier votre défi personnel à une cause sociale ? : Juste peut-être pour dire à la jeunesse : esprit de liberté, sueur, intelligence, entraide, avec ça vous êtes sauvés !
Parlez-nous de votre bateau : J’ai actuellement un Rêve d’Antilles en acier. Nous sommes en décembre 2022 et je veux trancher au plus tard ce 31 décembre la question suivante : est-ce que oui ou non je pars avec lui ? Franchement, je bascule lentement vers une décision qui va peut-être m’amener à un voilier en polyester monolithique qui avance un peu plus vite que mon Rêve d’Antilles. En tous les cas, un bateau simple, avec une priorité absolue à la sécurité, à la solidité, à la fiabilité. L’électronique et l’électricité peuvent être relativement minimalistes, et le moteur facultatif (cela m'arrangerait presque).